Nouveau temps à battre
5 mois après ma victoire sur la Route du Rhum, nous battons le record de la traversée de l'Atlantique en sens inverse pendant le Défi Pure Océan. Récit d'un challenge de tous les instants.
Merci à tous d’être fidèles à mes écrits – les newsletters et le récit de mes challenges sportifs sur les réseaux sociaux – merci pour vos messages d’encouragement aussi. Je souhaite avant toutes choses vous faire savoir que cela m’est très précieux. Voici un petit message audio personnel après notre arrivée du Défi Pure Océan en préambule de cette édition :
Alors merci encore et continuez : il suffit de commenter “Forza” sur mes publications pour me soutenir.
Je n’ai jamais cessé de lutter
Comme le disait mon confrère Yann Eliès, il n’y a qu’en mer que ma personne s’éveille et s’exprime à son plein potentiel. Je pense tenir là une passion profonde, intacte et précieuse, la même qui m’appelle à me battre à chaque instant pour aller renfiler les bottes, recalculer la route, changer les voiles, motiver l’équipage, et dépasser nos concurrents.
J’ai un grand sentiment d’accomplissement pour ce Défi Pure Océan qui s’est achevé vendredi dernier en soirée à Lorient, entouré de mes proches :
Chose importante, le bateau n’a pas bougé d’un iota. Nous n’avons compté que 3 voiles esquintées – chose courante en transat – et le reste est bien en place. C’est une belle victoire après nos difficultés de l’année dernière sur la même épreuve, sans doute la conséquence d’une excellente préparation par mon co-skipper Fabien Biron et d’un bateau fiabilisé.
J’ai concrétisé mon engagement pour les océans. Pour moi c’est clair et plein de sens : nous courrons au large pour sensibiliser à la beauté et à la fragilité des océans et nous appelons aux dons pour le Fonds Pure Océan qui finance la recherche pour la protection des océans. C’est dans la même lignée que mon engagement pour la Mer Méditerranée.
Nous nous sommes battus comme des lions avec tout l’équipage : des 3 bateaux partis en même temps des Bermudes pour établir un nouveau temps de référence jusqu’à Lorient, nous avons été le premier à arriver grâce à un engagement de tous les instants au terme d’une bataille sans pareille contre le catamaran Banzaï de Vincent Willemart qui nous précédait jusqu’aux dernières heures de course, je vous la raconte après.
La décision qui a tout changé
La première difficulté pour une transat à sens inverse comme celle-ci est tout simplement de tenir la distance. Pour nous six, elle a été de 2 880 milles (soit 5 300 km) parcourus en 11 jours 8 heures 38 minutes et 23 secondes, soit un peu plus d’un jour et demi en moins que le précédent record. Quelle joie !
Les trois premiers quarts de notre épreuve se résument à une chasse sans merci derrière un bateau très affuté, le fameux catamaran TS42 “Banzaï”. Nous y avons mis toute notre énergie, dans des conditions ne laissant aucune place au répit, pas même pour les voiles dont deux se sont déchirées dès la 1ère nuit.
À bord, Olivier Bourbon, journaliste chez Voiles et Voiliers, documente nos efforts (lien en bas).
Passant les Açores, juste après la mi-course, tout se joue à la table à carte. Nous sommes seuls, sans cellule météo à terre. Nous commençons par identifier une grosse masse d’air à haute pression accompagnée de vents très faibles qui mettent soudain en danger notre tentative de record : un bourbier sans vent dans lequel rester coincés aurait été fatal.
Mes années autour du globe aidant, je prends la décision difficile de la contourner et de rallonger drastiquement la distance à parcourir, espérant que le JP54 « Notre Méditerranée – Ville de Nice » saura nous montrer ce qu’il a sous le capot comme il en a l’habitude.
Tension extrême au beau milieu de l’Eldorado
Les heures suivantes sont celles de tous les extrêmes : extrême beauté des paysages et des balais de cétacés rares qui nous escortent, extrême calme des eaux parfois et, surtout, extrême tension à bord.
Jusque au dernier mille, nous ne savons pas quelle sera l’issue de notre épopée : la fin peut être la pire comme la meilleure. Nous sommes usés par la fatigue et l’humidité et devons aller puiser nos forces intérieures pour relancer le bateau et y croire.
Le terme de ce grand défi, vous le connaissez déjà : nous voyons poindre le Fastnet, puis l’archipel Scilly et enfin le Raz de Sein, signe salutaire d’un terme couronné de succès à ce Défi Pure Océan 2023.
Le verdict tombe. C’est la victoire !
Je vous remercie une nouvelle fois pour vos encouragements et votre accueil. Sur la ligne, les équipes de Pure Océan, nos partenaires, ma femme, que je remercie aussi pour son soutien, et Caroline, de mon équipe, qui a tenu au courant les familles. Tous sont là et nous félicitent.
Voici les scores :
Nouveau temps de référence : 11 jours 8 heures 38 minutes et 23 secondes
Nous devançons de plus d’un jour l’ancien tenant du titre depuis 1979, le monocoque Fernande (12 jours 23 heures et 28 minutes)
Direction le Fastnet
Pour la suite des opérations, nous allons tous commencer par prendre un peu de repos, puis nous irons préparer puis courir le Fastnet fin juillet. Nous viendrons enfin rejoindre Nice, ma ville natale, avec le JP54 « Notre Méditerranée – Ville de Nice » et emmènerons nos partenaires en tournée.
Forza !
Je vous laisse ainsi avec la vidéo officielle de notre nouveau temps de référence pour lequel je félicite toute l’équipe. Merci aussi à Olivier Bourbon de chez Voiles et Voiliers d’avoir retranscrit au mieux notre challenge, je vous attache tous les articles en bas de ce message. Si vous êtes journaliste et que vous souhaitez m’interroger, répondez simplement à cet e-mail et je vous rappellerai.
Merci à mes partenaires, la Ville de Nice, ABC Arbitrage, Flytrans, les Instituts Carnot, le Groupe François 1er et Duncan Nice de me soutenir au quotidien.
A bientôt !
Jean-Pierre.
Médias Officiels du Défi Pure Océan 2023 de Jean-Pierre Dick
Vidéo par Éloi Stichelbaut, polaRYSE :
Galerie photos par Éloi Stichelbaut, polaRYSE : https://photos.app.goo.gl/Zh9jT1qbJDNDbchVA
Articles Voiles et Voiliers par Olivier Bourbon :
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Bravo, belle perf' !
bravo et respect
veronique orsolin , ex Virbac des « années folles »